Comme chaque nuit, elle s’accrochait le long de son lit à
ces bouts de sommeil qui fuyaient incessamment ses paupières. Un sommeil qui la
délaissait depuis quelques jours. Elle se sentait esseulée dans cette noirceur
des nuits d’été suffocantes de chaleur. Seule, elle s’allongeait pour des
heures sur son lit, unique meuble au fond d’une chambre qui lui semblait de
jours en jours de plus en plus étroite. C’était son monde à elle, là où elle
passait des longs moments écoutant des mélodies qui la transportaient dans un
au-delà qu’elle a bâti lentement pièces après pièces.
Ce monde à elle,
le sien, c’est lui qui lui imposait désormais les pires doutes. Des questions qui
la harcelaient non pas à cause d’une complexité
quelconque, mais plutôt à cause d’une certaine simplicité qui les caractérisait,
une sorte d’intrigue qui s’imposait à elle, une énigme qui remettait en cause
les fondements de son monde, elle ne savait comment avoir la certitude si cette
possibilité de bonheur était réelle où
bien si c’était une chimère que le destin balançait à elle en guise de farce.
Elle doutait, elle
hésitait, elle souffrait …
Ce jour là, allongée sur son lit, elle sentait un regard
qui la caressait, elle ne savait plus si elle dormait vraiment, et ne voulait
pas non plus interrompre ces doux moments de somnolence. Le réel et l’imaginaire
se confondaient. Elle essayait de se guider vers un rêve dans lequel elle
serait ailleurs, au-delà de ces murs et très loin de ces figures.
Ailleurs, loin de ce foyer d’où personne ne sortait.