mercredi 14 août 2013

Le poignard -2-

      Presque deux mois que ces papiers traînaient sur le bureau de Mourad. Le fait qu’Olfa insistait incessamment sur ce projet de « bestseller » comme elle le décrivait le rendait perplexe ; il était gêné par cet engouement   inexpliqué à ses yeux envers cet écrivain inconnu. Certes les bouts de textes qu’il avait lus méritaient un peu d’intérêt mais il se trouvait indécis même à l’idée de croire encore à l’avenir de sa maison d’édition que dire alors de miser gros sur un inconnu.


      Au Lecteur Passionné les bureaux vides et les quelques heures de travail quotidien  suivaient le rythme menait par Olfa qui se forçait désormais d’accomplir toutes les taches nécessaires qui permettraient l’aboutissement du projet dont elle rêvait.  Lorsqu’elle se trouvait seule au bureau de Mourad elle retrouvait à travers ces papiers tout ce monde de rêve  et ces moments de partage qu’elle avait vécu au café avec ce jeune écrivain. Elle désirait le revoir, elle attendait impatiemment ce moment où elle cessera de lui dire au téléphone des phrases de courtoisie, et ces expressions qu’elle inventait en lui décrivant l’admiration de Mourad envers son roman. A chaque appel elle pénétrait plus dans son monde qui l'intriguait, ainsi elle a su qu’il vivait seul dans une maison entourée de palmiers –chose rare en pleine ville-, qu’il s’est remis à écrire et qu’il le faisait « grâce à elle ». Une réplique qu’elle comprendra  beaucoup trop tard.