vendredi 24 juin 2011

Syrie

*** Je réponds à l'appel lancé sur facebook par l’évènement "Blogging Day for #Syria - يوم التدوين من أجل سوريا ***

Les jours passent et se suivent : les bombes tuent des innocents en Libye, et en Syrie des citoyens succombent chaque jour par dizaine à cause de la bêtise d’hommes qui se donnent le droit de briser la volonté des peuples par l’oppression sanguinaire.

Peu à peu les gens s’habituent aux images des blessées, aux taches de sang éparpillées partout sur les écrans de télévision, la souffrance quotidienne de ces gens est banalisée, ça devient presque la norme ; même que certains vont au-delà de cette banalisation osant s’attaquer aux victimes : n’est-ce pas leur faute d’oser espérer l’accès aux libertés dont jouissent tout humain digne de ce nom !

Un de mes amis revient en syrie -son pays- dans quelques jour , sa famille est déjà éparpillée dans trois endroits différents tous dévastés par l’armée; ses parents a qui l’armée a brulé les champs ne veulent plus répondre aux téléphones, craignant que les paroles de leur fils soient interprétées de manière qui lui serait fatale à son arrivée ; son épouse à fuit chez ses parents vivant avec eux sous les menaces de représailles dès le premier pas de soutien à l’opposition ; ses fils enfin se trouvent à la capitale, seul endroit plutôt épargné faisant état de vitrine pour le régime, lors du dernier e-mail qu’il a reçu du plus aîné d'entre eux, il a bien deviné que son fils est entré dans un corps de résistance armé et que peut être ils ne se reverront plus.

Depuis une semaine il ne dort presque plus, les informations qui viennent du pays sont de plus en plus mauvaises, il m’a informé qu’à l’aéroport des agents demandaient aux arrivants munis d’un ordinateur portables d’accéder aux e-mails et à facebook pour vérifier les messages et les vidéos échangés ; j’essaye de relativiser, de démentir, et de lui remonter le moral mais en vain, il se replonge dans des longs moments de silence, par respect je me tais, l’observant, me demandant juste … pourquoi ?