Presque deux mois
que ces papiers traînaient sur le bureau de Mourad. Le fait qu’Olfa insistait incessamment
sur ce projet de « bestseller » comme elle le décrivait le rendait
perplexe ; il était gêné par cet engouement inexpliqué
à ses yeux envers cet écrivain inconnu. Certes les bouts de textes qu’il avait lus
méritaient un peu d’intérêt mais il se trouvait indécis même à l’idée de croire
encore à l’avenir de sa maison d’édition que dire alors de miser gros sur un
inconnu.
Au Lecteur
Passionné les bureaux vides et les quelques heures de travail quotidien suivaient le rythme menait par Olfa qui se
forçait désormais d’accomplir toutes les taches nécessaires qui permettraient l’aboutissement
du projet dont elle rêvait. Lorsqu’elle
se trouvait seule au bureau de Mourad elle retrouvait à travers ces papiers
tout ce monde de rêve et ces moments de
partage qu’elle avait vécu au café avec ce jeune écrivain. Elle désirait le
revoir, elle attendait impatiemment ce moment où elle cessera de lui dire au
téléphone des phrases de courtoisie, et ces expressions qu’elle inventait en
lui décrivant l’admiration de Mourad envers son roman. A chaque appel elle
pénétrait plus dans son monde qui l'intriguait, ainsi elle a su qu’il vivait seul dans une
maison entourée de palmiers –chose rare en pleine ville-, qu’il s’est remis à
écrire et qu’il le faisait « grâce à elle ». Une réplique qu’elle
comprendra beaucoup trop tard.