Que c’est dur de vivre tant d’émotions à la fois !
Ça doit être la première fois que je parle de moi-même dans ce blog, cet espace devient peu à peu mon refuge, l’endroit où je me sens le plus à l’aise … est-ce le début d’une auto-thérapie ? L’avenir me le dira surement ; mais quelles raisons me poussent à faire de cette thérapie quelque chose d’ordre public, à la faire partager avec des gens plus ou moins proches ? J’y répondrai un jour, enfin je l’espère, peut être ici ou bien ailleurs …
On s’habitue vite à se laisser aller à un rythme que nous n’avons pas choisi, la liberté de choisir devient d’une insignifiance crispante, notre consentement est juste poussé par notre envie de facilité … jusqu’au jour où une incapacité à s’auto- reconnaitre s’installe, ravageant en nous tous ce qui nous tient à cœur. C’est le début d’un désordre émotionnel.
Des voix et des images, c’est ce qui me reste de la nuit d’hier ; des voix assourdissantes, méconnaissables … évoquant une ambiance de cimetière … une austérité que je peine à comprendre. De toutes les images j’en garde des figures de gens que je n’ai jamais vu… et le noir qui revient sans cesse rejaillir partout.
Perplexité, étonnement, une courte et soudaine joie, et puis successivement crainte, incertitude, et lassitude ; j’essaye de se procurer des forces en me refugiant dans un moment de solitude ; mais le passé se présente humble et menaçant, le poids des souvenirs est suffocant … je suis obligé à côtoyer un amas de noirceur … je détourne le regard … et puis j’attends…
Soudain tout se tait laissant place à un nombre indéfinissable d’ombres bougeant rapidement dans tout les sens, tout est soudainement très joyeux, l’ambiance est festive… le noir est toujours là mais il n’est plus menaçant, ce n’est plus le noir des terres ravagées puis brulées, mais celui des nuits incrustées d’étoiles où la beauté n’est plus relative ou subjective, où la noirceur éclaire le chemin vers la beauté des âmes.
Je ferme les yeux , fuyant ces ombres indéterminables, mais elles persistent au-delà des sens ; elles sont en moi voulant interrompre un moment de symbiose avec le noir qui m'entoure; mon âme s’envole, pénétrant les fissures au toit de la salle… s’extirpant facilement en dehors … le ciel est étoilé, et moi solitaire là haut flottant tel un naufragé transporté au gré des vagues , je n’en sais où , je n’en sais pour combien de temps…