Quand elle s’est aperçue que la pluie avait cessé, les feuilles éparpillés sur la table étaient toutes pleines ou presque. Elle essaya de déchiffrer tout ce noir qui s’unissait en une tâche immense sur la nappe claire, mais en vain. Ce noir qui persistait à la faire souffrir depuis quelques temps s’est accaparé de tout son espace privé. Elle ne percevait plus le reflet d’elle-même dans ses écrits, tout ce qui était jadis un refuge pour elle, se réincarnait désormais en une somme de noirceur qui englobait son quotidien, la réduisant à un état d’apathie suffocante.
Tout s’arrêta soudain… la serrure de la porte déclenchait l’une des mélodies qu’elle aimait le plus au monde ; chaque fois que cela arrivait, ce court moment semblait durer pour elle une éternité et pour rien au monde, elle ne risquait de le rater. Cette serrure qui se défend, qui s’entête à se faire désirer de cette clé qui y pénètre et s’incruste dans cet espace interdit; un trou sombre, caprice des voyeurs, tel un corps dont la blancheur étincelante insulte l’impureté des âmes et la servilité des esprits. Finalement, elle finit par céder, se relâcher, se laissant aller au rythmes des va-et-vient la réduisant à une éternel soumission. La clé ne se faisait pas prier pour autant, elle forçait le passage, déclenchant un gémissement court et strident qui remplissait l’entrée d’un parfum exquis, celui qui emplissait le cœur de sérénité et le corps de plaisir.
« Vas-y, ranges tout ces papiers et rejoignes moi… » Comme ces soirées quand il rentre tard, il n’aimait pas perdre du temps, elle ne se posait plus de questions à propos de ses manières –ou plutôt leurs absence- qui tiennent plus du mépris que de n’importe quel autre sentiment. Elle ne voyait pas les choses ainsi, elle se disait qu’elle respecte en lui l’homme… l’homme, voilà un mot qui revenait souvent dans ses écrits, elle n’en comprenait pas grand chose, n’ont pas qu’elle en a connu peu, mais qu’elle en a connu des identiques. Elle n’en pouvait pas se résigner à l’unique conclusion qu’elle en tirait pour le moment lui démontrant que l’homme n’a rien acquis durant ces milliers d’années d’évolution, qu’il continu à désirer pour ne point aimer, et à trahir voulant accaparer et assujettir à tout prix.
Se précipitant de ranger ses papiers, elle le rejoignait machinalement tout en jetant un dernier regard à ses papiers qui lui manquaient déjà.
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12 commentaires:
Très belle écriture cinématographique.Plus fort que le 1.BRAVO, on dirait Mel Gibson dans "ce que veulent les femmes"
@anonyme: merci anonyme, pas mal la comparaison ;)
Octopus: mmm ça se précise, délicieusement de plus en plus étouffant. moi qui souhaitais ne pas rester sur cette note de tristesse du "Désirs D'ailleurs 1", me voilà encore plus dans cet univers "eau trouble" qu'on déteste mais qu'on aime en même temps, parce que c'est tout simplement le notre. Je souhaiterais souligner quelques petites fausses notes qui adviennent surtout dans les passages que j'affectionne particulièrement comme "rejoins moi" ou "non pas qu’elle en a connu peu, mais qu’elle en a connu des identiques.(merveilleusement bien exprimé) Elle ne pouvait se résigner à l’unique conclusion qu’elle en tirait pour le moment lui démontrant que l’homme n’a rien acquis durant ces milliers d’années d’évolution, qu’il continu à désirer pour ne point aimer, et à trahir voulant accaparer et assujettir à tout prix." ce passage est fort
C'est vraiment agréable à lire, mais je tiens à dire que :
La clef des victoires se trouve toujours entre les mains de la femme. C'est toujours auprès d'une femme que chacun de nous retourne pour chercher et rechercher la consolation, le courage, l'inspiration pour oser repartir au combat, pour recevoir le conseil qui tempérera des témérités, une irresponsabilité présomptueuse. C'est toujours auprès d'une femme que nous redevenons des hommes. Celui qui méprise la femme méprise et détruit le lieu focal qui est son milieu de gestation, c'est à dire qu'il se suicide lui même parce qu'il estime n'avoir pas de raison d'exister, d'être sorti du ventre généreux d'une femme.
@octopus: c'est un plaisir que tu aimes , et que tu trouves que c'est fort et que ce n'est pas tout juste des mots passagers détachés de la réalité.
@anonyme: merci anonyme pour ton com, cependant je pense que ce que tu disais à propos de la femme n'est autre qu'une manière différente de voir en la femme un objet "de consolation... d'inspiration", donc malgré tes bonnes intentions,et ta volonté de rendre hommage à la femme, je me trouve devant une position encore prisonnière des stéréotypes et qui est contraire à ma vision de la relation femme/homme ;) hey, anonyme, ne le prends pas mal et n'hésites pas à repasser ;)
l’environnement de ce blog est paradisiaque, super comme tu l’as toujours été, tu nous emporte de tel sorte à en vouloir lire encore et encore.. vivement la suite..why not in english.. d’une nature curieuse et en lisant les com,.. ta réelle perception reste encore un « ? »
;-)
Octopus: ce ne sont pas des mots détachés de la réalité mais plutôt des mots arrachés à la réalité dans un style très agréable à lire, c'est à se demander comment peux tu savoir tout ça, par empathie, par imagination, par expérience?... vivement la suite, du texte, du blog et de ta vision des choses :)
@octopus: qu'un lecteur se met à se poser des questions est l'une des meilleurs choses qui puissent arrivés à quelqu'un qui écrit :)
Octopus: je savais bien que ma question resterait mère porteuse d'une réponse qui ne lui appartient pas, mais ça valait le coup d'essayer :)) Cela dit, je compte retrouver ma réponse entre les lignes car l'écriture est inévitablement un exercice de sincérité et de générosité :)
@octopus: c'est vrai , hélas , la sincérité , tant convoité , rarement trouvé...
Octopus: et oui et ce n'est sûrement pas moi qui dirais le contraire :) la sincérité en ce temps n'est plus "tendance", sa pratique est à la limite de la ringardise pour certains, mais heureusement que l'art nous console où le faux se remarque facilement et est directement rejeté, comme pour un mauavais jeu d'acteur où des fausses notes musicales ou un texte plat sans emotions. et ce qui peut etre encore plus malheureux (en nous eloignant un peu de ton texte) est que la sincérité ressentie dans une forme artitique s'arrête au niveau d'une performance et devient un accessoire comme j'ai pu malheureusemnt le remarquer parfois chez certains artistes, ceci me fait penser si en fin de compte c'est bien de l'art ou pas?
@octopus: c'est plutôt à ce demander si ceux là sont vraiment des artistes !
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